Plus j’avance et plus j’ai envie de creuser les mots, de sonder leur essence.
A l’ESAT le Circuit, je passe une heure sur les trois en compagnie des travailleurs à questionner le sens des mots. Les usagers sont toujours tentés de répéter le mot, difficile pour eux de reformuler, d’illustrer, d’expliquer, d’exprimer.
C’est une chance pour eux ces heures de soutien dont ils bénéficient et une chance pour moi de leur donner l’occasion d’écrire, parler, débattre, apprendre, mettre des mots sur leurs préoccupations, sur leurs savoirs, sur leur interaction avec leurs collègues ou les gens du milieu ordinaire.
En ESAT c’est ainsi que j’entends et que je nomme moi-même le monde extérieur à l’établissement : monde ordinaire.

Vous conviendrez donc que lorsque j’anime des ateliers à l’ESAT, je suis dans un monde extraordinaire avec des gens extraordinaires. J’avais justement besoin de magie, de féérie dans ma vie.