Depuis que j’anime mes ateliers d’écriture, je trouve dommage qu’ils ne soient pas accessibles à tous, c’est à dire également à ceux qui n’ont pas les moyens de régler l’animation.
Comment faire pour donner l’occasion d’écrire en atelier d’écriture à des personnes soit gratuitement soit à prix réduit et à la fois vivre de mon activité, ne pas me mettre en danger et être généreuse ?
Et puis il y a eu ce coup de fil de Monsieur Z qui me demandait de l’aide pour écrire un livre. Il voulait le premier entretien gratuit, celui où l’on explique le projet. Il me paierait le café, je pouvais bien faire un effort.
Comment un mot peut-il autant peser, faire souffrir, mettre en colère ? Des efforts ! J’ai la sensation d’en faire tous les jours pour ne pas vivre que d’amour et d’eau fraîche…
J’ai refusé de travailler avec Monsieur Z, lui ai expliqué mon travail, l’énergie que l’écoute demande et lui ai écrit que je ne marchandais pas mon pain chez le boulanger.
Et puis ça me turlupinais : l’envie d’aider ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts. J’ai demandé à Madame V. qui vient à un atelier sur deux pour cause de petit budget, de poster pour moi des courriers dans les boîtes aux lettres d’écoles au Mans. En échange, elle pouvait avoir un atelier gratuit.

ça ne suffisait pas ! J’ai repensé à Culture du Coeur. Et je me suis dit que je pouvais donner une place par atelier à cette association pour une personne qui n’en a pas les moyens. Mais pas la même personne à chaque atelier pour ne pas créer une sorte de décalage, de déséquilibre entre les participants habitués qui payent et la personne qui arrive avec un bon gratuit.
Cela complique tout l’argent ! Comment habiller l’un sans déshabiller l’autre ?
J’ai cru que Monsieur Z essayait de me faire culpabiliser en me demandant un effort.
Et moi, je veux choisir quand je donne et le faire avec cœur, totalement en accord avec moi-même !