Ce matin-là je n’étais pas arrivée en terrain conquis à l’ALSH de S. 
Les enfants n’imaginaient pas se rendre au centre de loisirs pour écrire. La déception s’est lue sur leur visage. J’ai respiré un grand coup et déroulé une très grande feuille blanche. En son centre j’ai écrit en gros « Vivre dehors ». J’ai ensuite invité chacun à exprimer ce qu’il aimait faire dehors. Il y a eu quelques soupirs mais lorsque quelques stylos se sont déliés, des mains sont venues les rejoindre pour écrire jusqu’à obtenir une fresque narrative colorée.

La suite du menu était une écriture individuelle, personne.

Comment donner envie d’écrire à des personnes qui n’ont pas choisi de venir en atelier ?

Sans réponse à cette question, je n’ai pu que restée naturelle et ai offert une liste de mots à l’esprit cabane. Les enfants les plus curieux ont entraîné les autres, les animateurs se sont joints à eux. Chacun a tissé des phrases ou des vers autour des mots. Certains ont écrit des récits, d’autres des réflexions, une des confessions, deux plus grands se sont essayés au rap.

Ceux qui avaient l’air dégoûté à l’idée d’écrire m’ont remercié avec la banane.